Épisode 11 : Les fibres textiles du futur
Lors de notre dernier article, nous vous avons parlé de l’impact de la laine sur l’environnement. Nous revenons aujourd’hui pour vous présenter les diverses fibres textiles à privilégier lors de vos achats mode.
Vers quelles matières se tourner lorsque l’on achète des vêtements ? De nombreuses alternatives aux fibres naturelles et synthétiques ont vu le jour ces dernières années au point où on ne sait plus où donner de la tête. Même si une fibre est eco-friendly, elle ne suffit pas pour faire un vêtement responsable, d’autres facteurs sont à prendre en compte (cf. le coton biologique utilisé par Zara made in Bangladesh).
Dans ce nouvel épisode, nous vous présenterons les fibres du futur qui révolutionneront l’industrie de la mode !
Les matières naturelles
Parmi les matières naturelles, on retrouve des matières végétales telles que le coton biologique, le lin ou encore le chanvre.En bonus, on vous présentera 3 matières qui remplacent le cuir animal !
Le coton biologique
Nous avons abordé dans le dernier article l’impact de la production du lin conventionnel, qui est l’une des plus polluante au monde. Elle utilise plus d’¼ de la consommation mondiale de pesticides pour ses cultures, qui est par la suite blanchie avec du chlore et des métaux lourds. C’est une fibre qui requiert énormément d'eau et d'énergie pour sa production.
Pour vous donner une idée, la production d’un tee-shirt en coton nécessite environ 2 700 litres d’eau, ce qui place le coton à la place du 3ème plus gros consommateur d’eau d’irrigation.
C’est pour cela que nous vous conseillons le coton biologique, cultivé sans pesticides, insecticides et sans OGM.
La culture de coton biologique est moins gourmande en eau que le conventionnel et cela s’explique par plusieurs raisons :
- Les sols biologiques retiennent mieux l'eau et l'humidité du fait qu’on y retrouve davantage de matière organique. Moins d’eau est nécessaire pour irriguer les sols.
- Les produits toxiques utilisés dans la culture du coton conventionnel sont gourmands en eau et doivent être dilués au-préalable.
Le lin
Le lin est la fibre naturelle par excellence ! Apprécié pour sa fonction thermorégulatrice, on peut l’utiliser aussi bien en hiver qu’en été : l'hiver il nous tient chaud et l'été, il nous garde au frais.
Saviez-vous que la majorité de la production mondiale du lin est en France ? C’est même un acteur important dans l’emploi en France et en Europe.
Sa cultivation nécessite très peu d'eau, l'eau de pluie suffit pour l’irriguer. C’est une fibre très polyvalente : résistante, elle permet de se passer de pesticides et d'engrais chimiques et tout ça en retenant du CO2. Un hectare absorbe jusqu’à 3,7 tonnes de CO2 par an. Impressionnant pour une si petite plante !
Le processus de fabrication consomme également peu d'énergie, du fait que tout se fait de manière mécanique.
Tissu en lin
Le chanvre
Le chanvre est une plante appartenant à la même famille que le cannabis. Le chanvre textile a une teneur en THC, qui est règlementée et doit être inférieure à 0.2% en Europe.
Utilisée depuis plusieurs siècles pour les vêtements, la fibre du chanvre est l’une des fibres les plus écologiques dans l’industrie du textile. Elle était notamment utilisée utilisé pour les voiles de bateaux du fait qu’elle résiste à l'humidité.
Elle nécessite aucune source d’eau, résiste aux maladies et aux insectes et ne pollue pas lors de sa transformation. Le chanvre permet même aux sols de se régénérer !
La liste est encore longue : biodégradable, bénéfique pour la peau, durable, thermorégulateur… c’est un peu la fibre idéale finalement.
Tissu en chanvre
Le cuir végétal
Le secteur de la maroquinerie pollue énormément et ne peut être considéré comme éthique : élevage, tannage, pollution des eaux et des sols… La production de cuir pose de réels problèmes.
Bien que cette matière soit vu comme un gage de qualité, il est temps de se pencher sur les nouvelles alternatives.
Le cuir d’ananas
Fabriqué à partir de feuilles d’ananas, ce cuir est biodégradable et a un faible impact environnemental. Après le processus de transformation, les fibres des feuilles récoltées deviennent une fibre résistante et souple, avec un aspect semblable au cuir.
Piñatex ®
Le cuir d'eucalyptus
Les fibres provenant des feuilles d'eucalyptus permettent d’obtenir un matériau très résistant après transformation. Produit en Allemagne, aucun pesticide est utilisé lors de sa production et tout se fait en circuit court.Le cuir de cactus
Créer au Mexique par Desserto, ce cuir est une des alternatives les plus écologiques ! Il n’utilise aucun produit toxique et nécessite très peu d’eau. Cette plante se développe parfaitement dans les endroits arides et est cueillie uniquement lorsque la feuille est à maturité. Le cuir de cactus est polyvalent et permet de l’utiliser sous diverses formes : maroquinerie, chaussures, vêtements et même des sièges !
Maroquinerie avec le cuir de Desserto
Nous vous avons présenter brièvement que 3 cuirs mais les alternatives sont encore nombreuses : le cuir d'hévéa, le liège, le cuir de champignon, …
Les matières artificielles
Aussi étonnant que ça puisse paraître, les matières artificielles ont leur place dans cet épisode.
Le tencel ®
Également appelé lyocell, cette fibre est obtenue grâce à la pulpe de bois de l’eucalyptus ou du bambou. La cellulose est ensuite extraite puis dissous dans un solvant non-toxique.
Le solvant n’est pas toxique et est récupéré à hauteur de 99,77%. Ce procédé permet au lyocell d’avoir un faible impact environnemental grâce sa production en circuit quasi-fermé où les matières sont constamment recyclées, purifiées puis réutilisées.
Il faut toutefois rester vigilant quant à la traçabilité de la matière et vérifier que le Lyocell est issu de forêts gérées durablement.
Tissu en lyocell
Le cupro
Nous entendons souvent parler de cette nouvelle fibre pour son aspect écologique, sans pour autant savoir de quoi elle est composée. Alors, comment l’obtient-on ?
Le cupro est obtenu grâce à un traitement chimique de la cellulose extraite du Linter de Coton (des fibres courtes qui forment un duvet), déchet de l’industrie textile.
Le linter de coton, quèsaco ? Ce sont les graines présentes dans les boules de coton, qui ne peuvent pas être tissées en l’état. De ce fait, la majorité des fabricants les jettent.
La cellulose extraite est trempée dans une solution chimique de cuprammonium, permettant d’obtenir le fil prêt à tisser. Une solution chimique ? Pas de panique, ce traitement chimique se fait en circuit fermé. Le mélange d’eau et de cuprammonium sont réutilisés jusqu’à qu’il n’y en ait plus et n’est pas jeté.
Le petit bonus de cette fibre est qu’elle est totalement biodégradable ! D’ailleurs nous l’utilisons pour costumes et tailleurs pour nos doublures.
Notre doublure en cupro
Les matières synthétiques
Le polyester recyclé (PET)
Le polytéréphtalate d'éthylène est un type de plastique principalement utilisé pour les emballages de boissons mais aussi pour le textile.
Le PET recyclé correspond donc à cette même matière, mais recyclée. Le recyclage de ce matériau est vital pour la planète, du fait que chaque année des millions de tonnes de déchets en PET sont rejetés dans la nature.
Il est de plus en plus utilisé par les marques prônant la slow fashion grâce à ses multiples avantages.
Après avoir été transformé et obtenu le fil, nous obtenons un tissu résistant, flexible et imperméable.
En plus de cela, il contribue à réduire le volume d’emballages en plastique et génère 75% en moins de CO2. Son empreinte écologique est donc bien moins importante et aide au combat du changement climatique.
Saviez-vous que c’est ce tissu que nous utilisons pour nos pièces ? Surprenant, n’est-ce pas ?
Nous espérons que cet article vous auras permis de découvrir de nouvelles matières et que vous les essayerais.
N'hésitez pas à partager votre avis et nous écrire juste en dessous !
L’équipe Patte Blanche Atelier
Article très intéressant !
J’ai appris beaucoup de choses , notamment sur le cuir végétal( bluffant)
Merci pour cet épisode 11
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